Rupture et déchirure du grand pectoral

Causes, signes et traitement

 

La rupture du grand pectoral est fréquente particulièrement lors de la pratique de certains sports comme la musculation ou le rugby. Elle survient après une contraction forcée le bras en extension – abduction.

 

Ces déchirures du grand pectoral correspondent à la rupture des attaches du tendon du grand pectoral sur l’humérus. La douleur est brutale plus ou moins importante accompagnée de l’apparition d’un hématome de l’épaule et du bras. Il existe aussi une perte de force musculaire qui sans intervention ne pourra récupérer.

 

L’IRM permet de confirmer le diagnostic et de préciser le caractère partiel ou total de la rupture. Le choix du traitement dépend principalement de l’activité sportive du patient, de sa demande fonctionnelle et de son âge. Le traitement chirurgical permettra une bonne cicatrisation de la rupture du grand pectoral et une bonne récupération de la force permettant la reprise complète des activités physiques de l’épaule.

La rupture du muslce grand pectoral

Qu’est-ce qu’une rupture du grand pectoral ?

La rupture du muscle grand pectoral (Pectoralis major) fait le plus souvent suite à un accident sportif où se produit une contraction musculaire trop brutale sur un bras en extension–abduction. Ce type de contraction peut se rencontrer lors d’un traumatisme au rugby, d’un lâcher de barre ou lors d’un exercice de développé-couché.

La majorité de ces ruptures ou déchirures surviennent au niveau de l’attache du tendon du grand pectoral sur l’humérus. C’est principalement l’attache humérale (numéro 3 sur l’image présentée ci-dessous) des faisceaux sternaux costaux du tendon du muscle pectoral qui lâche.

Dans la plupart des cas, la rupture est totale. Les ruptures partielles sont beaucoup plus rares. Le tendon du grand pectoral ne pouvant cicatriser seul, le patient gardera une perte de force importante en l’absence d’intervention chirurgicale.

Anatomie du grand pectoral

Anatomie du muscle grand pectoral

  1. Faisceau sterno-chondro-costal
  2. Faisceau claviculaire
  3. Attache du muscle sur l’humérus (site de rupture)

Quels sont les signes d’une rupture du muscle grand pectoral ?

La rupture du grand pectoral va se caractériser par une douleur brutale, plus ou moins importante, avec une sensation de déchirure au niveau de la poitrine.

Cette douleur brutale va s’accompagner :

  • d’une faiblesse musculaire au niveau du bras et de l’épaule du côté du muscle déchiré
  • d’ecchymoses (bleus) sur la poitrine et la partie haute du bras
  • d’hématome (collection sanguine) en regard de la rupture sur le bras et l’épaule (hématome brachio-thoracique)
  • d’une dépression du sillon entre le deltoïde et le pectoral va être également visible, majorée si le patient serre les 2 mains (signe de la prière)
signes clinique d'une déchirure du grand pectoral

Hématome du bras et de l'épaule avec dépression du sillon delto-pectoral après rupture du grand pectoral

Signe de la prière suite à une rupture du grand pectoral

Dépression musculaire avec signe de la prière

Prise en charge de la rupture du muscle grand pectoral

Comment confirmer une rupture du grand pectoral ?

Le diagnostic de certitude nécessite une échographie ou mieux encore une IRM qui révéleront cette déchirure du grand pectoral. Cette lésion peut souvent passer inaperçue responsable d’un retard thérapeutique. Sans intervention, le patient va garder une faiblesse musculaire permanente.

L’IRM comme l’échographie doivent confirmer la rupture, sa localisation et la possibilité d’une réparation chirurgicale et les possibles lésions associées.

IRM déchirure du grand pectoral

Rupture du grand pectoral à l'IRM

Comment est soignée une rupture du muscle grand pectoral ?

Le traitement dépend de plusieurs facteurs : l’aspect total ou partiel de la rupture, l’ancienneté de la rupture, l’âge, le niveau sportif, la gêne fonctionnelle et bien sûr le souhait du patient.

En cas de rupture totale ou partielle grave chez un patient sportif et/ou jeune, le traitement est incontestablement chirurgical et consiste en une réinsertion du grand pectoral suivi d’une immobilisation stricte pendant 4 semaines coude au corps puis d’une rééducation de 3 à 6 mois. En effet, sans réparation la faiblesse musculaire va devenir permanente et handicapante. Le résultat fonctionnel est excellent et la reprise du niveau sportif antérieur tout à fait envisageable. Des réparations chirurgicales, même à distance, sont possibles avec des résultats souvent favorables.

Les ruptures partielles aiguës sont quant à elles traitées efficacement avec ou sans chirurgie. À nouveau le traitement dépendra de l’âge du patient, de sa demande fonctionnelle et sportive. Les ruptures partielles chroniques peuvent être traitées chirurgicalement avec de bons résultats après l’échec des mesures thérapeutiques conservatrices appliquées au contexte aigu. Les patients à faible demande fonctionnelle ou de force pourront être traités par simple traitement fonctionnel, c’est-à-dire immobilisation de 4 semaines puis rééducation.

Intervention chirurgicale après rupture du muscle grand pectoral

Comment se déroule la chirurgie sur une rupture du grand pectoral ?

L’intervention se déroulera sous anesthésie générale ou locale, en ambulatoire.

Une courte incision (5 à 7 cm) sera réalisée dans la région delto-pectorale. Le muscle rompu et son tendon seront repérés pour ensuite être refixés à leur attache d’origine sur l’humérus par l’intermédiaire de points et de suture. Les douleurs post-opératoires sont en général peu importantes et bien contrôlées par les antalgiques.

L’intervention sera suivie d’une immobilisation stricte pendant 4 semaines coude au corps puis d’une rééducation de 3 à 6 mois. À terme, le résultat est très bon avec une cicatrisation totale et une récupération totale de la force.

Chirurgie du grand pectoral

Principe du traitement chirurgical d'une rupture du grand pectoral

Résinsertion du tendon sur son attache humérale avec points du suture.

Prévention des déchirures du grand pectoral

Comment prévenir les déchirures et ruptures du muscle grand pectoral ?

Afin d’éviter les déchirures ou ruptures du muscle grand pectoral, voici quelques règles qui sont les mêmes que pour les autres tendons :

  • Évitez les efforts trop intenses et non échauffés. L’entraînement doit être progressif.
  • Toujours s’échauffer avant un effort physique : un muscle froid est plus fragile.
  • Étirez-vous. Assouplir un muscle, c’est améliorer sa qualité élastique et ainsi lutter contre les blessures.
  • Écoutez votre corps : arrêtez-vous devant le début des crampes ou des douleurs.
  • Bien s’hydrater.
  • Concernant les exercices de développé-couché particulièrement à risque, ne pas trop descendre la barre surtout si vous avez une cage thoracique peu développée. Cela augmente le stress musculaire et le risque de rupture.