L'anatomie de l'épaule : une prouesse biomécanique

Une articulation complexe, mobile et essentielle

 

L’épaule, indispensable à notre vie quotidienne, est formée de 4 articulations dont la principale et la plus grosse est l’articulation gléno-humérale.
De nombreux muscles et tendons permettent les mouvements de l’épaule dont les tendons de la coiffe des rotateurs très exposés aux lésions (tendinite, rupture…).
Très mobile, l’épaule est aussi à risque d’instabilité et de luxations lors de traumatisme comme au sport. Un système complexe fait de muscles, du bourrelet glénoïdien, de la capsule et de ligaments gléno-huméraux assure sa stabilité.

Anatomie et fonction de l'épaule

L’anatomie de l’épaule et sa biomécanique sont complexes. L’épaule avec le coude permet le lien entre le cerveau et la main. L’être humain étant bipède, il doit pouvoir placer et déplacer sa main librement dans l’espace, que ce soit pour tenir des objets, pour s’exprimer ou pour créer.

L’épaule, parce qu’elle est l’articulation la plus mobile du corps humain, permet cette mobilité à la fois fluide, précise et puissante. Son extrême mobilité l’expose également aux luxations et instabilités, et à diverses autres pathologies. L’épaule est souvent comparée, pour sa mobilité et sa relative instabilité, à une balle de golf sur son tee.

épaule comparée à une balle de golfe

Les mouvements réalisés par l’épaule sont essentiels à la vie quotidienne comme attraper un objet en hauteur, se coiffer, mettre la main à la bouche ou encore attacher un vêtement dans le dos.

Ces mouvements permettent aussi toutes les activités professionnelles manuelles ainsi que la pratique de nombreux sport comme la natation. Cette solliciation quasi permanente explique par ailleurs sa relative fragilité.

Les mouvements réalisés par l’épaule sont essentiels à la vie quotidienne comme attraper un objet en hauteur, se coiffer, mettre la main à la bouche ou encore attacher un vêtement dans le dos.

Ces mouvements permettent aussi toutes les activités professionnelles manuelles ainsi que la pratique de nombreux sport comme la natation. Cette solliciation quasi permanente explique par ailleurs sa relative fragilité.

L'épaule c'est aussi 4 articulations en une

Quelles sont les articulations qui composent l’épaule ?

 

  1. L’Articulation gléno-humérale
  2. L’articulation acromio-claviculaire
  3. L’articulation sterno-claviculaire
  4. L’articulation scapulo-thoracique

 

L'épaule en vue avantL'épaule en vue arrière

L’Articulation gléno-humérale :

Formée de la tête humérale et de l’omoplate (cavité glénoïdienne). C’est la plus importante et la plus grosse articulation. Elle est la première à bouger lorsqu’on élève le bras. Cette articulation, ou la tête humérale est bien plus grosse que la glène, est structurellement instable. Sa stabilité est assurée par un appareil ligamentaire (capsule et labrum) et des tendons de la coiffe des rotateurs pour éviter les luxations.

L’articulation acromio-claviculaire :

Jonction de l’extrémité latérale de la clavicule avec l’acromion (faisant partie de l’omoplate). Elle est peu mobile (quand on élève le bras au-dessus de la tête) mais sa fonction première est de fixer le membre supérieur au reste du corps (avec l’articulation sterno-claviculaire). Elle est très sollicitée et par conséquent exposée à l’usure = l’arthrose.

L’articulation sterno-claviculaire :

Elle unie le sternum et la clavicule. Peu mobile, elle complète l’acromio-claviculaire. Elle peut être le siège de fractures, entorses et luxations antérieures ou postérieures.

L’articulation scapulo-thoracique :

Ce n’est pas une vraie articulation mais plutôt le mouvement de glissement entre l’omoplate (scapula) et le grill thoracique déterminant la position de l’omoplate, et donc, ceux de la glène et de l’articulation gléno-humérale. Dépend de l’intégrité musculaire et d’une certaine « harmonie » dans la séquence de leur contraction, souvent perturbée suite à une blessure.

Comment bouge l’épaule ?

Les mouvements de l’épaule sont possibles grâce à des muscles et des tendons constituant la coiffe des rotateurs ainsi qu’au muscle deltoïde. Ce grand muscle recouvre la coiffe des rotateurs et les articulations pour donner le galbe de l’épaule.

Le muscle deltoïde est le véritable moteur de l’épaule à qui il donne force et puissance.

Muscle deltoïde recouvrant la coiffe des rotateurs et l'épaule

Muscle deltoïde

Il recouvre la coiffe des rotateurs et donne son galbe à l’épaule.

Anatomie de l'épaule

Bourse séreuse

Elle assure le glissement entre la coiffe et les os avoisinants.

Entre la coiffe et ces structures osseuses, il y a une mince membrane de tissu qui sert de « coussin de glissement » : c’est la bourse séreuse.

Entre la coiffe et ces structures osseuses, il y a une mince membrane de tissu qui sert de « coussin de glissement » : c’est la bourse séreuse.

Anatomie de l'épaule

Bourse séreuse

Elle assure le glissement entre la coiffe et les os avoisinants.

Les groupes musculaires ont pour rôle de positionner de façon optimale les structures osseuses. C’est bien le cas des muscles de la coiffe des rotateurs qui placent la tête humérale devant la glène.
D’autres muscles sont voués à la force et à la puissance. Pour l’épaule, ces muscles permettant la puissance sont les deltoïdes, grand pectoral et grand dorsal.

Les muscles et tendons de la coiffe des rotateurs sont au nombre de 4 et entourent la tête humérale :

  • le supra-spinatus (sus épineux) qui permet l’élévation antérieure,
  • l’infra-spinatus (infra-épineux) et le teres minor (petit rond) qui permettent la rotation externe,
  • le sub-scapularis (sous-scapulaire) qui permet la rotation interne.
Anatomie de la coiffe des rotateurs

La coiffe des rotateurs

Muscles et tendons constituant la coiffe des rotateurs

Bien entendu, les muscles de force ne peuvent atteindre leur fonction maximale que si les muscles de stabilité fonctionnent de façon optimale. Il est par ailleurs fréquent en médecine sportive de constater une disproportion dans le développement des deux groupes et qui sont à l’origine des lésions tendineuses ou capsulaires.

La coiffe des rotateurs est exposée aux lésions, inflammation et déchirure par hyper sollicitation et sollicitations répétées possible à tout âge, avec le travail ou le sport comme facteurs favorisant.

rupture de la coiffe des rotateurs

Déchirure des tendons de la coiffe des rotateurs

L’acromion et le ligament coraco-acromiale forment le plafond de la coiffe des rotateurs. Entre la coiffe et l’acromion se trouve la bourse sous-acromiale, et entre la coiffe et la tête humérale se trouve la longue portion du biceps.

Lors des premiers degrés d’abduction, le deltoïde est vertical et tend à créer une migration supérieure de la tête humérale. C’est le rôle de la coiffe d’empêcher ce déplacement. Si elle ne joue plus ce rôle, l’humérus migrera sous l’acromion et comprimera la coiffe, ce qui la blessera davantage.

Après avoir vu comment elle bouge, on peut aussi se demander comment l’épaule reste stable ?

L’épaule est l’articulation la plus mobile. Cette extrême mobilité l’expose à l’instabilité et aux luxations d’épaule. Sa stabilité est alors assurée par les tendons de la coiffe des rotateurs mais aussi par d’autres tissus entourant les pièces osseuses.

On citera en premier lieu :

  • La longue portion du biceps : structure en forme de corde, attachée au sommet de la glène, coulissant en avant de l’humérus dans sa gouttière, aidant à stabiliser l’épaule.
  • Le bourrelet glénoïdien (ou labrum), fibrocartilage circulaire inséré sur la glène pour la rendre plus sphérique
  • La capsule articulaire, véritable enveloppe l’articulation gléno-humérale
  • Les ligaments gléno-huméraux antérieurs et postérieurs
Réparation de Bankart

Bourrelet glénoïdien, ligaments et tendons du biceps

Glénoïde en vue arthroscopique

Glénoïde en vue arthroscopique

En cas de luxations d’épaule, le bourrelet glénoidien sera toujours soit déchiré ou désinséré. La chirurgie aura alors pour objectif soit de le réparer comme dans l’intervention de Bankart soit de le remplacer comme avec la mise en place d’une butée.