La capsulite rétractile de l'épaule (neuro-algodystrophie)

Vous souffrez d'un enraidissement douloureux et progressif de l'épaule ?

 

La capsulite rétractile de l’épaule est une affection bénigne qui guérit mais dont la durée d’évolution peut vous sembler désespérante.
L’établissement d’une bonne relation thérapeutique avec le chirurgien et le kinésithérapeute est un grand atout et un grand soutient pour une évolution favorable.

Dans les cas rebelles, l’arthrolyse sous arthroscopie donne de bons résultats.

La capsulite rétractile de l'épaule : définition

Qu’est-ce que la capsulite rétractile de l’épaule ou neuro-algodystrophie à l’épaule ?

 

La capsulite rétractile ou neuro-algodystrophie correspond à un enraidissement douloureux progressif de l’épaule. Elle est ainsi nommée en raison de la rétraction de la capsule qui entoure naturellement l’articulation. Les anglo-saxons parlent de « frozen shoulder » ou épaule gelée. Elle touche 2 à 5% de la population.

Capsulite rétractile

%

2 à 5 % de la population est touchée par la capsulite rétractile de l'épaule.

mécanisme de formation de la capsulite rétractile de l'épaule

Par quel mécanisme la capsulite rétractile de l’épaule se produit-elle ?

La physio-pathologie (= mécanisme) de la capsulite rétractile est encore discutée : certains praticiens l’incluent dans le cadre d’un syndrome Douloureux Régional Complexe de type I ou algodystrophie, d’autres s’orientent vers d’autres pistes.

Tandis que les recherches sur la physiopathologie se poursuivent, un consensus est établi pour porter le diagnostic avec certitude et grâce à des études rigoureuses, des progrès se font pour mieux cadrer les traitements à proposer.

Il s’agit d’une pathologie bénigne qui régresse en 12 à 24 mois, sans endommager ni le cartilage ni les tendons.

les causes de la capsulite rétractile de l'épaule

Quelles sont les causes de la capsulite rétractile de l’épaule ?

La plupart du temps la capsulite est primitive c’est à dire sans cause. Elle touche volontiers la femme de 40 à 60 ans.
Elle peut être également secondaire à un traumatisme même minime y compris une intervention chirurgicale, à une affection douloureuse comme une tendinite de la coiffe des rotateurs ou une immobilisation comme après une fracture.

Certaines maladies favorisent sa survenue :

  • Diabète (10 à 35 % des diabétiques)
  • Hyperthyroïdie
  • Pathologie neurologique : AVC, tumeur, maladie de Parkinson
  • Pathologie thoracique : infarctus du myocarde, tuberculose pulmonaire
  • Médicaments : Isoniazide (antibiotique utilisé entre autre dans la tuberculose), barbituriques (utilisés dans l’épilepsie), anti-protéases (utilisées pour le traitement du VIH)

évolution de la capsulite rétractile de l'épaule

Quelle est l’évolution habituelle de la capsulite rétractile ?

Cette capsulite va évoluer pendant 12 à 24 mois jusqu’à la guérison selon différentes phases dont les symptômes sont différents pour le patient.

Phase de début (semaines/mois)
Douleur
Intense. Réveils nocturnes. Maximale dans le bras
Raideur
Discrète. On peut croire à une tendinite.
Gène
Difficultés à trouver une position d’endormissement.
Phase intermédiaire (plusieurs mois)
Douleur
Diminue
Raideur
Manifeste
Gène
Difficultés pour mettre un pull ou sa veste, pour faire sa toilette, dans son activité professionnelle.
Phase de début (plusieurs mois)
Douleur
Absente sauf lors de mouvements réflexes.
Raideur
Diminue progressivement.
Gène
Diminue progressivement. Évolution vers la libération.

Phase de début

(quelques semaines/mois)

Phase intermédiaire

(quelques mois)

Phase de récupération

(quelques mois)

Douleur

Intense. Réveils nocturnes. Maximale dans le bras. Diminue Absente sauf lors des mouvements réflexes.

Raideur

Discrète. On peut croire à une tendinite. Manifeste Diminue progressivement.

Gène

Difficultés à trouver une position d’endormissement. Difficultés pour mettre un pull ou sa veste, pour faire sa toilette, dans son activité professionnelle. Diminue progressivement. Evolution vers la libération.

Symptômes et examen clinique

Quels symptômes recherche-t-on lors de l’examen clinique ?

Le médecin fait le diagnostic en examinant l’épaule. Il constate que ce n’est pas seulement la douleur qui limite l’épaule mais qu’il existe une limitation des amplitudes passives, c’est-à-dire des mouvements qu’il impulse à votre bras. C’est la rotation externe qui est la plus touchée, celle que vous utilisez pour vous coiffer, pour tenir un bébé sur la hanche.

Ces signes à l’examen sont très caractéristiques et les examens complémentaires sont quasiment inutiles, cependant on s’entoure de précautions pour ne pas méconnaitre une autre affection.

Réparation des ruptures de la coiffe des rotateurs

examens complémentaires

Pour ne rien omettre, quelques examens complémentaires peuvent être pratiqués :

  • La radiographie est normale et cette normalité est très importante pour conforter le diagnostic et en éliminer d’autres.
  • L’arthrographie : n’est pas réalisée systématiquement. Elle est contre-indiquée en cas de grossesse. Elle consiste en l’injection d’un produit de contraste iodé dans l’articulation de l’épaule (pensez à signaler une éventuelle allergie à l’iode). On constate que le volume que l’on peut injecter est inférieur à la normale, c’est à dire 30 ml. Dans la capsulite rétractile, le volume est souvent inférieur à 8 ml. On met en particulier en évidence une diminution du volume du récessus axillaire. On peut réaliser dans le même temps d’une infiltration de corticoïde à visée thérapeutique ou d’une distension de la capsule.
  • L’IRM : son intérêt est surtout patent dans les formes débutantes, de diagnostic difficile. Elle montre un rehaussement du signal de la capsule et de la synoviale marqué dans l’intervalle des rotateurs et dans le récessus axillaire.
  • L’échographie : elle peut monter un épaississement de l’intervalle des rotateurs et du ligament coraco-huméral.

Traitements de la capsulite rétractile de l'épaule

Quels traitements sont proposés pour une capsulite rétractile de l’épaule ?

Si les traitements permettent de calmer les douleurs si pénibles en phase de début et à récupérer progressivement de la mobilité lors de la phase d’enraidissement, toutefois l’évolution reste longue de 12 à 24 mois et beaucoup de patience sera nécessaire.

Le traitement est adapté à la phase évolutive. En phase de début, il faut tout faire pour calmer les douleurs et permettre de retrouver le sommeil. En pratique, on commence toujours par les traitements les plus simples, médicaments anti-douleur et anti-inflammatoires. Les infiltrations de corticoïdes donnent de bons résultats. La kinésithérapie est souvent mal tolérée à cette étape et il ne faut pas la commencer trop tôt. L’application de froid ou de chaud peut aider.

En phase d’enraidissement, la kinésithérapie donne de bons résultats y compris en balnéothérapie. Le kinésithérapeute enseigne des exercices à faire à domicile en complément.
Si l’évolution est défavorable et en particulier dans les capsulites secondaires comme chez les patients atteints de diabète, on a recours à des traitements plus compliqués :

  • L’arthrodistention ou distention arthrographique est proposée à la phase intermédiaire où la raideur est manifeste et devient plus gênante que la douleur. Elle est réalisée avec un anesthésique local et du sérum physiologique. On rajoute souvent un dérivé cortisonique en fin de geste.
  • La mobilisation sous anesthésie générale et plus encore l’arthrolyse ou capsulotomie arthroscopique sont réservés aux cas les plus rebelles

Dans tous les cas, une rééducation douce, prolongée et spécifique sera nécessaire.

en résumé

La capsulite rétractile de l’épaule est une affection bénigne qui guérit mais dont la durée d’évolution peut sembler désespérante. Il faut savoir qu’elle peut atteindre les deux épaules mais ne récidive pas.

L’établissement d’une bonne relation thérapeutique avec le chirurgien, le rhumatologue et le kinésithérapeute est un grand atout et un grand soutient tout au long de l’évolution.