La prothèse d'épaule

Traitement sûr et efficace des lésions de l'épaule

 

La prothèse d’épaule a réalisé ces 10 dernières années des progrès considérables, devenant un traitement sûr et efficace des lésions de l’épaule. L’arthrose de l’épaule, les ruptures irréparables de la coiffe des rotateurs et les séquelles de fractures représentent la grande majorité des indications de prothèses d’épaule.

 

Le choix se fera entre une prothèse dîte anatomique ou une prothèse dîte inversée principalement selon l’état des tendons de la coiffe des rotateurs et la qualité osseuse. Adaptées à chaque patient et implantées désormais par assistance informatique, les prothèses d’épaule dépassent le plus souvent les 15 ans de longévité.

 

L’implantation d’une prothèse d’épaule par un chirurgien spécialiste va offrir un soulagement quasi complet des douleurs, une bonne récupération des mobilités de l’épaule autorisant une reprise du sport. La rééducation post-opératoire reste essentielle pour un bon résultat.

Le principe de la prothèse d'épaule

Pourquoi et quand implanter une prothèse d’épaule ?

La chirurgie de la prothèse d’épaule est pratiquée depuis plus de 30 ans.

Une prothèse d’épaule est recommandée quand le traitement médical ne suffit plus à soulager le patient de ses douleurs et/ou quand l’épaule perd sa mobilité.

L’objectif d’une prothèse d’épaule est alors double : retrouver une épaule indolore et mobile. Le contrôle de la douleur et l’amélioration de la fonction sont observables dans plus de 90 % des cas.

Quels résultats et quelle longévité attendre après prothèse d’épaule ?

De considérables progrès ces 10 dernières années ont permis d’obtenir des résultats très fiables qui se maintiennent dans le temps.

La prothèse d’épaule offre une longévité moyenne d’environ 15 à 20 ans.

Il est important de préciser que le gain principal d’une chirurgie réussie est la disparition de la douleur, et non pas le rétablissement complet des amplitudes de mouvement (qui toutefois est généralement atteint).

Quelles indications pour une prothèse d’épaule ?

Plusieurs pathologies peuvent nécessiter l’implantation d’une prothèse d’épaule. L’arthrose de l’épaule, aussi appelée omarthrose, est la plus fréquente.

Il s’agit d’une usure progressive du cartilage qui recouvre la tête de l’humérus et de la glène de l’omoplate (articulation gléno-humérale). Les efforts lors du mouvement de l’épaule ne sont plus absorbés par le cartilage détruit mais par l’os qui se déforme, créant des douleurs et une diminution des mobilités.

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Prothèse totale d'épaule

Cas d’arthrose et rupture de coiffe

D’autres pathologies à l’épaule peuvent nécessiter l’implantation d’une prothèse. On citera les principales indications qui sont :

  • Les ruptures massives et irréparables des tendons de la coiffe des rotateurs (souvent associées à de l’arthrose)
  • Les séquelles de fracture à l’épaule
  • Les arthrites comme dans la polyarthrite rhumatoïde
  • Les fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus
  • Les nécroses de la tête de l’humérus consécutives souvent à des fractures

Les reprises de prothèse sont une autre indication à traiter à part.

Quel est le principe d’une prothèse d’épaule ?

Le principe de ces prothèses est de remplacer l’articulation principale de l’épaule appelée gléno-humérale.

Une prothèse est constituée de 2 pièces métalliques (en général en titane ou en alliage de chrome-cobalt), l’une dans la partie haute de l’humérus et l’autre dans l’omoplate.

Ces 2 pièces vont s’emboîter l’une dans l’autre par l’intermédiaire d’un adaptateur en plastique médical (ployéthylène) ou en métal.

On parle de demi prothèse (=hémiarthroplastie) quand il existe seulement la pièce métallique dans l’humérus (et aucun implant dans l’omoplate dans ce cas). Les indications d’hémiarthroplasties sont très limitées (fracture, nécrose du sujet jeune).

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Demi prothèse

Hémiarthroplastie

On parle de prothèse totale quand il existe à la fois la pièce métallique dans l’humérus et la pièce métallique dans l’omoplate, les 2 s’articulant par l’intermédiaire d’un adaptateur en plastique ou en métal.

Les prothèses totales d’épaules représentent la plus grande majorité des prothèses implantées. En fonction de l’état des tendons de la coiffe des rotateurs, on distinguera 2 grands types de prothèses totales, les prothèses anatomiques (où les tendons de la coiffe sont toujours présents) et les prothèses inversées (où les tendons de la coiffe sont absents ou inefficaces).

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Prothèse totale

Prothèse anatomique et prothèse inversée

Qu’est-ce qu’une prothèse d’épaule anatomique ?

La prothèse anatomique nécessite des tendons de la coiffe des rotateurs de bonne qualité. Elle a pour caractéristique de reproduire l’architecture normale de l’épaule. La pièce métallique que l’on positionne dans l’humérus se termine alors par une sphère. L’autre pièce métallique que l’on positionne dans l’omoplate va s’articuler avec cette sphère par l’intermédiaire d’un adaptateur en plastique.

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Prothèse d'épaule anatomique

Qu’est-ce qu’une prothèse d’épaule inversée ?

La prothèse inversée est implantée quand les tendons et les muscles de la coiffe des rotateurs ne sont plus présents ou non réparables.

Par son dessin inversé, la prothèse va pouvoir bouger en sollicitant le seul muscle encore efficace, le muscle deltoïde. En médialisant et abaissant le centre de rotation de l’articulation gléno-humérale, les prothèses inversées augmentent le moment de force du deltoïde et le remettent en tension, facilitant le recrutement des fibres musculaires.

Pour cela la sphère n’est plus sur la pièce métallique de l’humérus comme pour une prothèse inversée mais sur la pièce métallique de l’omoplate. Cette particularité sur la position de la sphère explique son nom « inversée ».

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Tension du muscle deltoïde

Grâce à la prothèse inversée

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Prothèse d'épaule inversée

Rien de mieux qu’une vidéo pour bien comprendre ce qu’est une prothèse totale d’épaule inversée !

Une prothèse d’épaule a pour objectif de remplacer le cartilage usée ou les tendons rompus par des implants métalliques pour soulager le patient de ses douleurs. Après une courte incision en regard de l’articulation de l’épaule, la prothèse constitués d’une pièce dans l’omoplate (la glénosphère) et d’une autre dans l’humérus (la tige humérale) est mise en place.

Le concept mécanique de cette prothèse est d’inverser l’anatomie naturelle de l’épaule : la tête humérale de forme arrondie est remplacée par une cupule de forme concave. La glène de l’omoplate de forme concave est remplacée par un implant glénoïdien en forme de sphère. L’ensemble s’emboîtant pour permettre à l’épaule de retrouver sa mobilité.

Les prothèses inversées représentent désormais 80% des poses des prothèses d’épaule. Elles apportent des résultats comparables aux prothèses anatomiques pour le soulagement de la douleur et la récupération des mobilités. Leur longévité est également comparable.

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des prothèses d'épaules sont des prothèses inversées

Quelles sont les avancées récentes en matière de prothèse d’épaule ?

De nombreux progrès ont été réalisés ces 10 dernières années. Tout d’abord la taille des prothèses a diminué pour épargner le stock osseux et couper le moins d’os possible lors de la mise en place de la prothèse. Cette épargne facilitera un éventuel changement de la prothèse et donnera des suites opératoires moins douloureuses. Ces prothèses épargnant le stock osseux sont les prothèses sans tiges ou à tiges courtes humérales.

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Prothèse sans tige ou à tige courte

Les prothèses avec planification 3D représentent également une autre voie de progrès. À partir des images d’un scanner normal, la taille exacte de la prothèse et son positionnement optimal sont déterminées avant l’intervention pour chaque patient. Le chirurgien à l’aide de guide n’aura plus qu’à reproduire tous ses éléments déterminés par la planification 3D à partir du scanner.

Enfin il est aussi possible grâce à ses images scanner de déterminer une prothèse sur mesure adaptée à chaque épaule et à chaque individu.

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Planification 3D avant mise en place

L'intervention chirurgicale pour la pose d'une prothèse d'épaule

Quel bilan avant la prothèse ?

Les examens nécessaires pour décider d’une prothèse d’épaule et la réaliser sont la radiographie standard de face et de profil. Le scanner et/ou l’IRM sont également très souvent indiqués pour préciser l’état des tendons et la qualité du stock osseux. Ces 2 éléments sont essentiels pour confirmer la faisabilité de la prothèse et choisir le type de prothèse.

Quelle est la durée de l’hospitalisation une prothèse d’épaule ?

En règle générale, une hospitalisation de 48 à 72 h est suffisante après la mise en place de la prothèse.

À la sortie de l’hôpital, le patient peut rentrer à la maison ou choisir de poursuivre son hospitalisation pendant quelques semaines dans un centre de rééducation (personne seule, difficulté à effectuer une rééducation en libérale, etc.).

Quel est le déroulement de l’information ?

La mise en place d’une prothèse d’épaule doit être réalisée par un spécialiste pour limiter les complications possibles (fracture, infection, raideurs, etc.). La durée moyenne est de 1 heure 30 sous anesthésie générale. L’incision nécessaire mesure de 5 à 7 cm et se situe sur l’avant de l’épaule.

Les suites opératoires d'une prothèse d'épaule

Quelles suites après la pose d’une prothèse à l’épaule ?

La mise en place des prothèses d’épaules nécessite quelques jours d’hospitalisation (48 à 72 h en moyenne). La rééducation doit démarrer dès les premiers jours qui suivent l’intervention, pour obtenir la meilleure mobilité possible. Les douleurs seront prises en charge par les antalgiques classiques, pour disparaître très rapidement. 

Quelle rééducation après prothèse totale d’épaule anatomique et inversée ?

Le protocole de rééducation dépend de la technique chirurgicale, des tendons qui ont été éventuellement détachés et de la tenue de la prothèse. Elle doit être précoce, douce, progressive et non douloureuse dans tous les cas. Ainsi la rééducation débute dès le premier jour qui suit l’intervention.

Le port d’une simple écharpe est recommandé durant 2 à 4 semaines, selon si des tendons ont été détachés.

Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Immobilisation en écharpe

semaines d'écharpe

La rééducation est immédiatement passive et active en respectant la règle de la non douleur. Des exercices de renforcement seront plus tard préconisés. La reprise des activités quotidiennes se fait de façon progressive.

Ces protocoles de rééducation précoce et progressive permettent de diminuer les durées d’hospitalisation et un retour à domicile rapide sans passer par des centres de rééducation. Ainsi la rééducation pourra s’effectuer aussi bien en kiné de ville comme en centre de rééducation.

Au bout de ces 6 semaines, l’activité redevient normale. Les exercices de rééducation vont généralement se poursuivre pendant 3 à 6 mois. La récupération d’une fonction satisfaisante pour tous les gestes de la vie courante est en général obtenue 3 mois après l’opération.

mois de rééducation

À quand la reprise du sport ?!

Pour les sportifs les plus impatients, allez y doucement. L’implantation d’une prothèse d’épaule permet la reprise sportive (golf, tennis, etc.) avec certaines précautions. La reprise du sport sera progressive entre le 3ème et le 6ème mois après l’opération.

Quels sont les risques principaux après la pose d’une prothèse d’épaule ?

  • L’usure : La prothèse d’épaule offre une longévité moyenne d’environ 15 à 20 ans. Un changement peut s’avérer nécessaire notamment en cas d’usure de la prothèse au-delà de ce délai. Les progrès techniques permettent d’effectuer ces changements de prothèses dans de bonnes conditions pour un résultat fonctionnel très satisfaisant.
Principe de la butée coracoidienne à ciel ouvert

Changement d'une prothèse pour usure

Prothèse anatomique remplacée par prothèse inversée

  • L’infection : Comme toutes les prothèses (genou, hanche, etc.), les prothèses d’épaule sont à risques limités d’infection (entre 2 et 3 %). Le traitement de l’infection comporte un lavage de la prothèse et la prise d’antibiotiques adaptés. Dans certains cas le changement de la prothèse peut-être nécessaire toujours associé à un traitement antibiotiques.

 

  • Raideur et algodystrophie : la raideur est la difficulté d’une prothèse d’épaule à retrouver une bonne mobilité. Une rééducation précoce et régulière auprès d’un spécialiste permettra de limiter ce risque. L’algodystrophie est un autre phénomène, douloureux et inflammatoire encore mal connu. Le traitement de l’algodystrophie comporte une prise en charge spécifique de la douleur et une rééducation adaptée. Elle peut durer plusieurs mois voire une année. Elle reste relativement imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

 

  • Luxation et instabilité : La luxation des prothèses et l’instabilité (quand les luxations se répètent) sont d’autres risques. La luxation de la prothèse survient généralement à l’occasion d’un traumatisme ou d’un faux mouvement, comme pour les autres prothèses. Les premiers mois après la pose de la prothèse sont les plus à risques. Le traitement consiste en une réduction (remise en place de la prothèse) associée à une immobilisation. Certains cas peuvent justifier, surtout si les luxations se répètent, d’une nouvelle intervention pour stabiliser la prothèse.